Six réformes clé pour une gouvernance démocratique de l'Euroland
Après le succès électoral des „Vrais Finlandais“, les disputes autour des réfugiés d'Afrique du Nord, la remise en cause de „Schengen“ par le gouvernement danois, les manifestions violentes en Grèce, le soulèvement de la jeunesse en Espagne et les rouspétances croissantes sur l'Euro: même les plus obtus s'aperçoivent maintenant que l'œuvre du siècle qu'est l'intégration européenne a toutes les chances de s'effondrer si les «vrais Européens» - qui doivent également être de «vrais démocrates» - ne prennent pas enfin le taureau par les cornes.
L'UE, ou du moins sa partie la plus intégrée qu'est l'Euroland, a besoin aujourd'hui d'esprit critique, de courage et d'énergie, de l'engagement politique et une réelle prise en main du pouvoir de la part de ses citoyens.
Le changement ne peut venir que des Européens eux-mêmes qui reconnaissent que l'Euroland est leur chance dans le monde moderne et qui pour cela revendiquent avec fermeté leur engagement politique au niveau européen. L'Euroland n'a aucun avenir si ses citoyens ne sont pas partie prenante à l'invention de leur futur.
Ces citoyens, les jeunes, sont déjà dans les rues en Espagne, Portugal, Irlande, Grèce, Allemagne, France, Italie... et réclament une vraie démocratie pour l'Euroland, le droit de défendre leurs droits, leurs valeurs et par dessus tout leur futur totalement ruiné par les mesures qui sont décidées par la crise et le manque de vision des dirigeants européens. Jeunes et plus âgés doivent travailler ensemble et mettre en œuvre les instruments pour un Euroland vraiment démocratique qui peut garantir un avenir meilleur pour les uns tout en respectant les aspirations que pouvaient avoir les autres. C'est pour cela que nous appelons à la définition d'un pacte trans-générationnel de l'Euroland, ou nous risquons de voir s'élargir non seulement le fossé entre citoyens et institutions mais en mode accéléré celui entre les générations.
Six tables rondes structurent le débat dans le quel chacun est invité à contribuer et développer les propositions nouvelles et innovantes pour réformer le futur d'une gouvernance démocratique de l'Euroland. Les principaux sujets seront introduits par des intervenants qui guideront les débats ouverts avec le public. Les débats seront retransmis par vidéo conférence pour pouvoir permettre à plus de 300 millions de citoyens de se saisir enfin de questions qui les concernent tous.
Nous partageons la même monnaie, la même crise, la même austérité, alors joignez vous et partagez vos visions et vos valeurs: une vraie démocratie, un pacte intergénérationnel, Schengen, immigration, l'après Fukushima, la crise globale et les relations internationales, rationalisation, compréhension et contrôle... Soyez l'un des 100 participants pour définir la future gouvernance démocratique de l'Euroland à Paris les 2 & 3 Juillet 2011.
Pourquoi l'Euroland?
La zone Euro constitue la partie de l'Union européenne dans laquelle le processus européen d'intégration régionale est porté à son intensité maximale. L'actuelle crise mondiale et ses conséquences monétaires en particulier, ont montré le degré d'interdépendance de la zone Euro, dénommée ici « Euroland », et surtout son existence spécifique bien réelle face aux autres régions du monde (reste de l'UE compris) qui détermine fortement l'avenir des 300 millions d'Européens qui y vivent. Pourtant, l'Euroland (qui a vocation à intégrer un nombre croissant d'Etats membres de l'UE) reste totalement dépourvu des moindres institutions et processus démocratiques permettant à ses citoyens d'influencer les décisions prises en leur nom. La situation actuelle peut donc se résumer à un paradoxe totalement a-démocratique : les citoyens de l'Euroland vivent dans une communauté de destin désormais extrêmement forte, mais ne disposent d'aucun moyen démocratique d'influencer les décisions prises : les institutions de l'UE (Parlement, Commission, Conseil) ne sont pas faites pour l'Euroland car elles ne sont pas conçues pour contrôler démocratiquement les nouveaux instruments développés par l'Eurozone à l'occasion de la crise (comme le Fonds de Soutien Européen de 700 Milliards €), et encore moins pour représenter les peuples affectées par leurs décisions. Ainsi, en faisant gérer par l'UE la plupart des institutions de l'Euroland, les dirigeants britanniques (pays qui n'a pas l'Euro et qui en fait se bat contre la monnaie européenne pour préserver la Livre Sterling) se retrouvent avec plus d'influence sur l'Euro que par exemple le peuple allemand. Cette situation est à la fois anti-démocratique et totalement aberrante en terme de défense des intérêts des citoyens de l'Euroland. D'ailleurs les dirigeants européens ont pris conscience des faiblesses du bricolage institutionnel actuel. Mais ils voudraient modifier à nouveau les traités à ce sujet sans aucune consultation démocratique ... et probablement sans laisser la moindre voix aux citoyens sauf si ces derniers anticipent le processus et affirment haut et fort leur vision de l'avenir commun. Et ce déséquilibre démocratique a été encore renforcé par les décisions du mois de Mai 2010 qui créent une communauté renforcée de destin et de procédures en matière financière, budgétaire, … pour l'Euroland.
L'aggravation prévisible des conséquences socio-économiques de la crise va faire apparaître de plus en plus clairement ce « trou noir démocratique » dans lequel sont plongés aujourd'hui plus de 300 millions d'Européens (et demain 100 millions de plus qui les rejoindront dans l'Euroland). L'incapacité des dirigeants politiques de l'UE à mettre en place ne serait-ce qu'une institution de coordination politique régulière de l'Euroland démontre comment le destin des 300 millions d' « Eurolandais » est laissé à la volonté d'influences extérieures à l'Euroland, et à des lobbies en tout genre, hors de tout contrôle démocratique.
Parallèlement, les élections au Parlement européen de Juin 2009 ont continué à démontrer l'effondrement de la crédibilité politique de la seule institution élue au suffrage universel dans l'Union européenne : absence de débat public sur les enjeux de l'élection, incapacité des partis nationaux qui monopolisent l'élection européenne à présenter la moindre vision d'avenir européenne, taux d'abstention record (plus de 50%) alors que les référendums sur la Constitution européenne ont montré que l'Europe peut être un thème électoral très mobilisateur), balkanisation de l'élection européenne du fait de l'absence de loi électorale unique, exclusion systématique dans chaque Etat membre de toutes les forces politiques n'appartenant pas au jeu politique national (via le seuil de 5% notamment). Pour parler clairement, le Parlement européen n'est même plus élu par un Européen sur trois : en effet, outre l'abstention majoritaire, et avec le seuil d'exclusion des 5%, ce sont encore près de 20% des européens qui sont privés de représentation à Strasbourg.
Enfin, l'adoption finale du Traité de Lisbonne, réalisée sans vision de long terme, s'est faite dans un mépris complet de l'opinion des citoyens européens, poussant la négation des règles essentielles de la démocratie jusqu'à ignorer ou bafouer les résultats de référendums aux fort taux de participation.
Dans ces conditions, sur fond de crise socio-économique historique, pour éviter un divorce tragique entre projet européen et processus démocratique, il est urgent et essentiel de trouver des alternatives aux procédures institutionnelles européennes actuelles car, en déconnectant totalement le pouvoir des citoyens, elles condamnent la démocratie en Europe à moyen terme; et par voie de conséquence, elles condamnent aussi le projet européen à long terme car sans soutien populaire l'idée européenne n'a pas d'avenir.
Franck Biancheri, Marianne Ranke-Cormier, 01/07/2011
Après le succès électoral des „Vrais Finlandais“, les disputes autour des réfugiés d'Afrique du Nord, la remise en cause de „Schengen“ par le gouvernement danois, les manifestions violentes en Grèce, le soulèvement de la jeunesse en Espagne et les rouspétances croissantes sur l'Euro: même les plus obtus s'aperçoivent maintenant que l'œuvre du siècle qu'est l'intégration européenne a toutes les chances de s'effondrer si les «vrais Européens» - qui doivent également être de «vrais démocrates» - ne prennent pas enfin le taureau par les cornes.
L'UE, ou du moins sa partie la plus intégrée qu'est l'Euroland, a besoin aujourd'hui d'esprit critique, de courage et d'énergie, de l'engagement politique et une réelle prise en main du pouvoir de la part de ses citoyens.
Le changement ne peut venir que des Européens eux-mêmes qui reconnaissent que l'Euroland est leur chance dans le monde moderne et qui pour cela revendiquent avec fermeté leur engagement politique au niveau européen. L'Euroland n'a aucun avenir si ses citoyens ne sont pas partie prenante à l'invention de leur futur.
Ces citoyens, les jeunes, sont déjà dans les rues en Espagne, Portugal, Irlande, Grèce, Allemagne, France, Italie... et réclament une vraie démocratie pour l'Euroland, le droit de défendre leurs droits, leurs valeurs et par dessus tout leur futur totalement ruiné par les mesures qui sont décidées par la crise et le manque de vision des dirigeants européens. Jeunes et plus âgés doivent travailler ensemble et mettre en œuvre les instruments pour un Euroland vraiment démocratique qui peut garantir un avenir meilleur pour les uns tout en respectant les aspirations que pouvaient avoir les autres. C'est pour cela que nous appelons à la définition d'un pacte trans-générationnel de l'Euroland, ou nous risquons de voir s'élargir non seulement le fossé entre citoyens et institutions mais en mode accéléré celui entre les générations.
Six tables rondes structurent le débat dans le quel chacun est invité à contribuer et développer les propositions nouvelles et innovantes pour réformer le futur d'une gouvernance démocratique de l'Euroland. Les principaux sujets seront introduits par des intervenants qui guideront les débats ouverts avec le public. Les débats seront retransmis par vidéo conférence pour pouvoir permettre à plus de 300 millions de citoyens de se saisir enfin de questions qui les concernent tous.
Nous partageons la même monnaie, la même crise, la même austérité, alors joignez vous et partagez vos visions et vos valeurs: une vraie démocratie, un pacte intergénérationnel, Schengen, immigration, l'après Fukushima, la crise globale et les relations internationales, rationalisation, compréhension et contrôle... Soyez l'un des 100 participants pour définir la future gouvernance démocratique de l'Euroland à Paris les 2 & 3 Juillet 2011.
Pourquoi l'Euroland?
La zone Euro constitue la partie de l'Union européenne dans laquelle le processus européen d'intégration régionale est porté à son intensité maximale. L'actuelle crise mondiale et ses conséquences monétaires en particulier, ont montré le degré d'interdépendance de la zone Euro, dénommée ici « Euroland », et surtout son existence spécifique bien réelle face aux autres régions du monde (reste de l'UE compris) qui détermine fortement l'avenir des 300 millions d'Européens qui y vivent. Pourtant, l'Euroland (qui a vocation à intégrer un nombre croissant d'Etats membres de l'UE) reste totalement dépourvu des moindres institutions et processus démocratiques permettant à ses citoyens d'influencer les décisions prises en leur nom. La situation actuelle peut donc se résumer à un paradoxe totalement a-démocratique : les citoyens de l'Euroland vivent dans une communauté de destin désormais extrêmement forte, mais ne disposent d'aucun moyen démocratique d'influencer les décisions prises : les institutions de l'UE (Parlement, Commission, Conseil) ne sont pas faites pour l'Euroland car elles ne sont pas conçues pour contrôler démocratiquement les nouveaux instruments développés par l'Eurozone à l'occasion de la crise (comme le Fonds de Soutien Européen de 700 Milliards €), et encore moins pour représenter les peuples affectées par leurs décisions. Ainsi, en faisant gérer par l'UE la plupart des institutions de l'Euroland, les dirigeants britanniques (pays qui n'a pas l'Euro et qui en fait se bat contre la monnaie européenne pour préserver la Livre Sterling) se retrouvent avec plus d'influence sur l'Euro que par exemple le peuple allemand. Cette situation est à la fois anti-démocratique et totalement aberrante en terme de défense des intérêts des citoyens de l'Euroland. D'ailleurs les dirigeants européens ont pris conscience des faiblesses du bricolage institutionnel actuel. Mais ils voudraient modifier à nouveau les traités à ce sujet sans aucune consultation démocratique ... et probablement sans laisser la moindre voix aux citoyens sauf si ces derniers anticipent le processus et affirment haut et fort leur vision de l'avenir commun. Et ce déséquilibre démocratique a été encore renforcé par les décisions du mois de Mai 2010 qui créent une communauté renforcée de destin et de procédures en matière financière, budgétaire, … pour l'Euroland.
L'aggravation prévisible des conséquences socio-économiques de la crise va faire apparaître de plus en plus clairement ce « trou noir démocratique » dans lequel sont plongés aujourd'hui plus de 300 millions d'Européens (et demain 100 millions de plus qui les rejoindront dans l'Euroland). L'incapacité des dirigeants politiques de l'UE à mettre en place ne serait-ce qu'une institution de coordination politique régulière de l'Euroland démontre comment le destin des 300 millions d' « Eurolandais » est laissé à la volonté d'influences extérieures à l'Euroland, et à des lobbies en tout genre, hors de tout contrôle démocratique.
Parallèlement, les élections au Parlement européen de Juin 2009 ont continué à démontrer l'effondrement de la crédibilité politique de la seule institution élue au suffrage universel dans l'Union européenne : absence de débat public sur les enjeux de l'élection, incapacité des partis nationaux qui monopolisent l'élection européenne à présenter la moindre vision d'avenir européenne, taux d'abstention record (plus de 50%) alors que les référendums sur la Constitution européenne ont montré que l'Europe peut être un thème électoral très mobilisateur), balkanisation de l'élection européenne du fait de l'absence de loi électorale unique, exclusion systématique dans chaque Etat membre de toutes les forces politiques n'appartenant pas au jeu politique national (via le seuil de 5% notamment). Pour parler clairement, le Parlement européen n'est même plus élu par un Européen sur trois : en effet, outre l'abstention majoritaire, et avec le seuil d'exclusion des 5%, ce sont encore près de 20% des européens qui sont privés de représentation à Strasbourg.
Enfin, l'adoption finale du Traité de Lisbonne, réalisée sans vision de long terme, s'est faite dans un mépris complet de l'opinion des citoyens européens, poussant la négation des règles essentielles de la démocratie jusqu'à ignorer ou bafouer les résultats de référendums aux fort taux de participation.
Dans ces conditions, sur fond de crise socio-économique historique, pour éviter un divorce tragique entre projet européen et processus démocratique, il est urgent et essentiel de trouver des alternatives aux procédures institutionnelles européennes actuelles car, en déconnectant totalement le pouvoir des citoyens, elles condamnent la démocratie en Europe à moyen terme; et par voie de conséquence, elles condamnent aussi le projet européen à long terme car sans soutien populaire l'idée européenne n'a pas d'avenir.
Franck Biancheri, Marianne Ranke-Cormier, 01/07/2011
More about: