Picasso: Corrida
Un nouvel acte de traîtrise aujourd'hui : Macron, le très atlantiste ministre de l’Économie et de l'Industrie français vient de planter la dernière banderille pour la mise à mort de l'industrie énergétique en Europe. (Alstom: Macron autorise General Electric à racheter le pôle énergie - 20 minutes)
Car qu'on ne s'y trompe pas, c'est bien une guerre pour la prise en main de la dépendance énergétique européenne, via la France, qui est en jeu par le rachat du pôle énergie d'Alstom par GE, plutôt que de préférer un rachat par un groupe européen.
« Emmanuel Macron s'est assuré, avec vigilance, que les intérêts de l'Etat, la pérennité de la filière nucléaire et la sécurisation de l'approvisionnement énergétique de la France sont pleinement pris en compte dans cette opération», nous dit-on, mais il s'agit bel et bien d'un abandon de souveraineté.
Voici donc une société américaine qui va décider de l'avenir de la filière nucléaire française, en tant qu'européen je suis très inquiète de cet abandon de l’exploitation et de la gestion de cette source d'énergie si contestée, mais aussi de l'approvisionnement énergétique, pas seulement de celui de la France, également de celui de toute l'Europe !
Tous les éléments conduisent à la même conclusion : l'UE livre pieds et mains liés son indépendance énergétique, sa souveraineté, la liberté et la protection de leurs citoyens aux intérêts purement financiers et qui plus est américains !
En effet, c'est bien sous la pression des Etats-Unis, que l'Europe, en jouant à la guerre des sanctions contre la Russie, remettant en cause les projets comme South Stream, referme son mur sur elle-même, se livre à des montages savants pour faire passer auprès de l'opinion publique la cruelle nécessité de recourir au gaz de schiste américain, (puisque la Russie lui ferme son robinet de gaz), de savantes manipulations d'opinion, des négociations secrètes pour des traités, des conventions, CETA et TTIP, arrangés à la sauce allégée, mais toujours aussi nocifs.
Que pèsent 12,35 milliards d'euros dans la balance d'une France que l'on brade et d'une Europe qui va à vau-l'eau. Plutôt que de tenter de sauver une activité d'Alstom, en tant que pseudo-fleuron de la société française, il aurait mieux valu jouer la carte européenne et les premiers pas d'un véritable conglomérat européen des entreprises énergétiques en Europe. Et tant pis si au passage on piétine un peu le beau principe du libre marché. Après tout celui-ci a été défini pour garantir un marché commun libre, pas pour permettre que celui-ci se retrouve aux mains d’intérêts non européens. C'est l'UE et la Commission européenne, notamment sous l'égide USUK, la présidence Barroso et ses amis américanistes, qui en a perverti le sens et l'a détourné de son objectif initial.
Il y a 70 ans la CECA, Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier était pourtant ce qui avait motivé les Européens à se regrouper au sein d'une communauté qui pourrait gérer et contrôler sa souveraineté énergétique par rapport aux autres puissances mondiales. Macron et le gouvernement Valls trahissent ces objectifs, les valeurs de l'Europe et les Européens. Ce qui prouve bien qu'il n'y a plus rien à espérer du niveau national pour assurer la protection des intérêts des citoyens... Seul le niveau européen peut renouer avec les peuples... Il est porteur de la légitimité européenne. La commission "politique" de Juncker, qui veut se démarquer des commissions précédentes, comprendra-t-elle ces enjeux et ce défi? Y parviendra-t-elle? Pour cela il faudra qu'elle entende que les intérêts des citoyens, de la démocratie, prévalent sur des spéculations purement financières et sur des stratégies géopolitiques d'un monde révolu, qui ne garantissent en rien le futur économique des nations. La crise de 2008, dont nous nous remettons à peine, en a été la preuve flagrante.
Marianne Ranke-Cormier
Car qu'on ne s'y trompe pas, c'est bien une guerre pour la prise en main de la dépendance énergétique européenne, via la France, qui est en jeu par le rachat du pôle énergie d'Alstom par GE, plutôt que de préférer un rachat par un groupe européen.
« Emmanuel Macron s'est assuré, avec vigilance, que les intérêts de l'Etat, la pérennité de la filière nucléaire et la sécurisation de l'approvisionnement énergétique de la France sont pleinement pris en compte dans cette opération», nous dit-on, mais il s'agit bel et bien d'un abandon de souveraineté.
Voici donc une société américaine qui va décider de l'avenir de la filière nucléaire française, en tant qu'européen je suis très inquiète de cet abandon de l’exploitation et de la gestion de cette source d'énergie si contestée, mais aussi de l'approvisionnement énergétique, pas seulement de celui de la France, également de celui de toute l'Europe !
Tous les éléments conduisent à la même conclusion : l'UE livre pieds et mains liés son indépendance énergétique, sa souveraineté, la liberté et la protection de leurs citoyens aux intérêts purement financiers et qui plus est américains !
En effet, c'est bien sous la pression des Etats-Unis, que l'Europe, en jouant à la guerre des sanctions contre la Russie, remettant en cause les projets comme South Stream, referme son mur sur elle-même, se livre à des montages savants pour faire passer auprès de l'opinion publique la cruelle nécessité de recourir au gaz de schiste américain, (puisque la Russie lui ferme son robinet de gaz), de savantes manipulations d'opinion, des négociations secrètes pour des traités, des conventions, CETA et TTIP, arrangés à la sauce allégée, mais toujours aussi nocifs.
Que pèsent 12,35 milliards d'euros dans la balance d'une France que l'on brade et d'une Europe qui va à vau-l'eau. Plutôt que de tenter de sauver une activité d'Alstom, en tant que pseudo-fleuron de la société française, il aurait mieux valu jouer la carte européenne et les premiers pas d'un véritable conglomérat européen des entreprises énergétiques en Europe. Et tant pis si au passage on piétine un peu le beau principe du libre marché. Après tout celui-ci a été défini pour garantir un marché commun libre, pas pour permettre que celui-ci se retrouve aux mains d’intérêts non européens. C'est l'UE et la Commission européenne, notamment sous l'égide USUK, la présidence Barroso et ses amis américanistes, qui en a perverti le sens et l'a détourné de son objectif initial.
Il y a 70 ans la CECA, Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier était pourtant ce qui avait motivé les Européens à se regrouper au sein d'une communauté qui pourrait gérer et contrôler sa souveraineté énergétique par rapport aux autres puissances mondiales. Macron et le gouvernement Valls trahissent ces objectifs, les valeurs de l'Europe et les Européens. Ce qui prouve bien qu'il n'y a plus rien à espérer du niveau national pour assurer la protection des intérêts des citoyens... Seul le niveau européen peut renouer avec les peuples... Il est porteur de la légitimité européenne. La commission "politique" de Juncker, qui veut se démarquer des commissions précédentes, comprendra-t-elle ces enjeux et ce défi? Y parviendra-t-elle? Pour cela il faudra qu'elle entende que les intérêts des citoyens, de la démocratie, prévalent sur des spéculations purement financières et sur des stratégies géopolitiques d'un monde révolu, qui ne garantissent en rien le futur économique des nations. La crise de 2008, dont nous nous remettons à peine, en a été la preuve flagrante.
Marianne Ranke-Cormier
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