En entrant dans l’Union européenne, la Croatie a accepté de faire partie d’une machine économique dont les composantes principales sont le déficit excessif et le déséquilibre macroéconomique. On peut remarquer aussi une tendance qui vise à faire de ces décisions structurelles stratégiques des objectifs qui dépassent les questions économiques pour s’immiscer dans toutes les strates de l’appareil supranational. Le déficit démocratique était observable déjà avant la crise, mais il semble aujourd’hui encore plus prononcé. Après la perte de la souveraineté monétaire, la responsabilité de la crise financière semble complètement déplacée sur la population active. Dans ce contexte, il semble plus judicieux de parler d’un capitalisme non-démocratique sur tout le territoire de l’UE et de l’euro-zone, plutôt que d’un déficit démocratique en Croatie. Les États n’ont aucune garantie de la Banque centrale que leur dette sera monétisée. La prise de décision sur ces questions économiques et politiques cruciales échappe de plus en plus aux dirigeants élus et se déplace vers des organismes qui n’ont pas de légitimité démocratique.
COURRIER DES BALKANS
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