La crise systémique globale conditionne de plus en plus les relations entre les grands acteurs mondiaux, relativisant les aspects bilatéraux de leurs interactions en les plaçant dans le contexte plus général de la recherche de nouveaux équilibres globaux. Ainsi, pour les dirigeants des grandes puissances, chaque jour, la question centrale devient moins le positionnement par rapport aux Etats-Unis (thématique dominante des dernières décennies) que la capacité à défendre ses propres intérêts et à façonner le monde d’après la crise. Dans ce jeu de transition historique, selon LEAP/E2020[1], entre 2011 et 2014, deux acteurs bien spécifiques s’apprêtent à jouer des rôles cruciaux au cœur de cette transition qu’il faut absolument réussir si l’on ne veut pas ouvrir la porte à une décennie de conflits mondiaux[2] : il s’agit de la Russie et de l’Euroland[3]. La Russie est en fait le premier acteur global à avoir effectué sa transformation de puissance du monde créé après 1945 qu’elle était en puissance du monde d’après la crise systémique globale que nous vivons actuellement[4] ; quant à l’Euroland, c’est un acteur effectif, directement enraciné dans la volonté de sortir de l’ordre mondial créé après 1945[5], qui est en train de s’affirmer sous nos yeux sur la base de son identité monétaire et qui, de facto, oriente de plus en plus les décisions de l’ensemble de l’UE[6]. Tous les deux, Russie et Euroland, font donc partie de ce qu’on pourrait appeler les premiers acteurs mondiaux « renouvelés » par la crise.
http://www.leap2020.net/euro-brics/2014/01/03/russie-et-euroland-deux-acteurs-cles-au-coeur-de-la-scene-globale-2011-2014/