Le 21 novembre 2013, le président ukrainien Viktor Iakounovitch, à la tête du Parti des régions au pouvoir depuis 2010, refusait, de façon inattendue, de signer l’Accord d’association avec l’UE. Ce camouflet infligé par un pays de plus de 40 millions d’habitants, qui joue un rôle géopolitique charnière, met en crise le projet de partenariat oriental offert par l’UE depuis 2009 à six pays frontaliers |2| et qu’elle estime contradictoire avec l’insertion de ces mêmes pays dans l’Union douanière et les projets d’Union eurasienne dominés par la Russie. Le soutien explicite des États-Unis et des diplomaties européennes aux manifestants – autant que le chantage russe sur les prix de l’énergie et les accords commerciaux – illustre l’importance d’enjeux économiques géostratégiques sous-jacents. En pleine crise politique, en décembre, l’envol du président ukrainien Ianoukovitch vers la Chine, avant qu’il ne se rende en Russie a été peu souligné : les accords croissants noués avec Pékin visent à atténuer les dépendances de l’Ukraine envers sa “troïka” – UE, FMI et Russie.
http://cadtm.org/La-societe-ukrainienne-entre-ses