Les états membres de la zone euro marquent de plus en plus leur souveraineté par rapport à l'UE et les institutions européennes, appelant à une plus grande intégration politique, par la création ou l'élection d'une chambre parlementaire spécifique à l'Euroland (cf Manifeste pour une union politique de l'euro). Les propositions ne manquent pas, elles vont toutes dans le sens d'une nécessité de gouverner la zone Euro autrement et surtout démocratiquement pour éviter qu'elle ne se heurte aux dysfonctionnements qui bloquent l'évolution de l'UE aujourd'hui et mettent en danger l'équilibre et l'avenir de l'Europe : pas de centralisme bureaucratique, instruments et structures décentralisées pour rapprocher l'Euroland de ses citoyens, maintien de la souveraineté des états membres et des citoyens par la mise en place d'un dialogue inter-gouvernemental, contrôle politique à double échelle nationale et trans-européenne... (cf Franck Biancheri: Euroland 2012-2016 : Pérennisation d'une nouvelle puissance globale sous condition de démocratisation (Février 2012 - 3 parties) - Leap2020).
Si une partie des élites de la zone Euro aujourd'hui est consciente de cette approche fondamentale elle le fait enfin en initiant préalablement le débat avec la société civile européenne (cf l'article de Christel Hahn de ce jour: Lettre ouverte à Jakob Augstein du Spiegel), ce n'est pas la cas de tout le monde et surtout pas des institutions de l'UE.
Mme Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, vient d'en faire la démonstration (cf article Eurozone countries should form United States of Europe, says EC vice-president, The Guardian 18/02), en prédisant que la zone Euro deviendrait une "fédération", les "Etats-Unis de l'Europe" (elle a vu cela sans doute dans la boule de cristal qui a également servi à la Commission de prédire l'avenir des Ukrainiens et du maïs transgénique), alors que cela ne relève absolument pas du domaine de la Commission européenne de décider sur cette question, et que les citoyens de la zone Euro n'ont même pas les moyens de se prononcer sur un quelconque choix. Rien de mieux pour saper la base démocratique du projet Euroland, et surtout bloquer voire repousser l'adhésion des citoyens au projet. Car ce que les citoyens européens reprochent aux institutions européennes et aux politiciens c'est leur conservatisme, leur absence d'imagination dans le renouveau des structures politiques, qu'on leur dicte à l'avance ce à quoi devra ressembler l'Europe et aujourd'hui l'Euroland, et la majorité rejette cette idée d'une "fédération" européenne à quelque niveau que ce soit. Il ne sert à rien de vouloir prédire le futur commun si on ne donne pas les outils pour le bâtir ensemble.
Avec de telles déclarations Mme Viviane Reding elle-même ouvre le champ aux partis souverainistes et extrémistes qui proposent tout simplement de rejeter cette vision de l'Europe que les pouvoirs supérieurs veulent imposer au détriment des choix, des besoins et des intérêts des peuples européens. Plutôt que de grandes déclarations on ferait mieux de proposer des moyens concrets pour éviter une telle situation. Les élections sont dans 3 mois!
L'autre dimension de cette déclaration est le formidable message adressé au Royaume-Uni: l'Euroland se fera, quelque soit les réticences, les oppositions des intérêts du monde américano-britannique. De la part de la Commission européenne, noyautée par les lobbys et les porteuse de l'agenda des intérêts USUK (négociation du traité de libre échange, intervention en Ukraine aux côtés des USA, politique de guerre froide aux frontières de l'Europe, soutien aux industries américaines: OGM, gaz de schiste...), c'est un signal fort: il vaut mieux que l'Euroland se fasse de la façon dont eux pourraient en tirer un maximum de profits. Mieux vaut accepter de perdre une bataille, pour ne pas perdre la guerre. ...
Si une partie des élites de la zone Euro aujourd'hui est consciente de cette approche fondamentale elle le fait enfin en initiant préalablement le débat avec la société civile européenne (cf l'article de Christel Hahn de ce jour: Lettre ouverte à Jakob Augstein du Spiegel), ce n'est pas la cas de tout le monde et surtout pas des institutions de l'UE.
Mme Viviane Reding, vice-présidente de la Commission européenne, vient d'en faire la démonstration (cf article Eurozone countries should form United States of Europe, says EC vice-president, The Guardian 18/02), en prédisant que la zone Euro deviendrait une "fédération", les "Etats-Unis de l'Europe" (elle a vu cela sans doute dans la boule de cristal qui a également servi à la Commission de prédire l'avenir des Ukrainiens et du maïs transgénique), alors que cela ne relève absolument pas du domaine de la Commission européenne de décider sur cette question, et que les citoyens de la zone Euro n'ont même pas les moyens de se prononcer sur un quelconque choix. Rien de mieux pour saper la base démocratique du projet Euroland, et surtout bloquer voire repousser l'adhésion des citoyens au projet. Car ce que les citoyens européens reprochent aux institutions européennes et aux politiciens c'est leur conservatisme, leur absence d'imagination dans le renouveau des structures politiques, qu'on leur dicte à l'avance ce à quoi devra ressembler l'Europe et aujourd'hui l'Euroland, et la majorité rejette cette idée d'une "fédération" européenne à quelque niveau que ce soit. Il ne sert à rien de vouloir prédire le futur commun si on ne donne pas les outils pour le bâtir ensemble.
Avec de telles déclarations Mme Viviane Reding elle-même ouvre le champ aux partis souverainistes et extrémistes qui proposent tout simplement de rejeter cette vision de l'Europe que les pouvoirs supérieurs veulent imposer au détriment des choix, des besoins et des intérêts des peuples européens. Plutôt que de grandes déclarations on ferait mieux de proposer des moyens concrets pour éviter une telle situation. Les élections sont dans 3 mois!
L'autre dimension de cette déclaration est le formidable message adressé au Royaume-Uni: l'Euroland se fera, quelque soit les réticences, les oppositions des intérêts du monde américano-britannique. De la part de la Commission européenne, noyautée par les lobbys et les porteuse de l'agenda des intérêts USUK (négociation du traité de libre échange, intervention en Ukraine aux côtés des USA, politique de guerre froide aux frontières de l'Europe, soutien aux industries américaines: OGM, gaz de schiste...), c'est un signal fort: il vaut mieux que l'Euroland se fasse de la façon dont eux pourraient en tirer un maximum de profits. Mieux vaut accepter de perdre une bataille, pour ne pas perdre la guerre. ...